En France, le vaccin contre le zona n’est pas systématiquement remboursé pour tous les adultes. Certaines personnes, pourtant éligibles, découvrent qu’elles doivent avancer les frais, voire supporter entièrement le coût du vaccin si leur situation ne correspond pas aux critères de prise en charge de l’Assurance maladie.
Des disparités existent selon l’âge, les antécédents médicaux ou le type de vaccin utilisé. La possibilité de financer soi-même cette vaccination dépend donc de plusieurs facteurs administratifs et médicaux, souvent mal connus du grand public.
Le zona, une maladie à ne pas sous-estimer après 50 ans
Le zona ne joue pas dans la catégorie des petits tracas dermatologiques. Cette maladie, réveillée par le même virus qui a provoqué la varicelle des années plus tôt, se manifeste surtout chez les plus de 50 ans, à l’âge où les défenses immunitaires commencent à fléchir. Chaque année, en France, on recense environ 300 000 nouveaux cas. La maladie débute souvent par des douleurs parfois lancinantes, suivies de vésicules qui se dressent le long d’un nerf sous la peau.
Le plus redouté, ce n’est pas seulement l’éruption ou la fièvre. C’est la névralgie post-zostérienne : une complication sournoise, qui concerne un adulte sur cinq passé 60 ans, et qui peut transformer des douleurs aiguës en un supplice chronique pendant des mois, voire des années. Sommeil perturbé, moral en berne, autonomie entamée : le zona laisse souvent bien plus qu’une simple trace sur la peau.
Quasiment tous les adultes ayant eu la varicelle portent ce virus en sommeil. Mais avec l’âge, le stress ou certaines maladies persistantes, le risque d’un réveil brutal augmente. C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui, le calendrier vaccinal français cible la prévention à partir de 65 ans, même si la prise de conscience autour de la gravité de cette maladie reste à renforcer. Trop souvent, le zona est encore vu comme un simple désagrément alors qu’il peut bouleverser le quotidien.
Quels vaccins contre le zona sont disponibles aujourd’hui ?
Face au zona, deux vaccins sont aujourd’hui disponibles, chacun avec ses spécificités. Le premier, à base de virus vivants atténués, s’adresse aux personnes âgées de 65 à 74 ans en bonne santé immunitaire. Il figure dans le calendrier vaccinal, mais son efficacité s’essouffle chez les personnes dont le système immunitaire est déjà affaibli. Sa particularité : une seule injection suffit, mais il est à éviter absolument chez les personnes immunodéprimées, car il peut alors présenter un risque infectieux.
Le second, plus récent, mise sur une technologie différente : il s’agit d’un vaccin recombinant, sans virus vivant. Il cible les plus de 65 ans, mais aussi certains patients fragilisés par leur état de santé. Deux doses sont nécessaires pour obtenir une protection optimale contre une nouvelle poussée de zona et contre les douleurs persistantes qui peuvent suivre. La Haute Autorité de santé a d’ailleurs revu ses recommandations pour privilégier ce vaccin dans la plupart des cas.
Voici un aperçu des deux options actuellement disponibles :
- Vaccin à virus vivant atténué : uniquement pour les personnes avec un système immunitaire solide, une seule injection suffit.
- Vaccin recombinant non vivant : deux injections, convient aussi aux personnes immunodéprimées.
L’Assurance maladie ne prend en charge que les vaccins inscrits au calendrier vaccinal, et uniquement pour les patients répondant aux critères d’âge ou de santé fixés. Pharmaciens et médecins doivent donc vérifier chaque dossier avant de délivrer ou facturer le vaccin.
Où et comment se faire vacciner : démarches, professionnels et coût
La vaccination contre le zona se déroule en plusieurs étapes. Tout commence par une prescription, délivrée par le médecin traitant qui évalue, selon votre profil, quel vaccin est approprié. Cette ordonnance est indispensable pour se procurer le vaccin en pharmacie.
Plusieurs professionnels peuvent ensuite intervenir pour réaliser l’injection : médecins, pharmaciens et infirmiers libéraux, que ce soit en cabinet, en officine ou directement à domicile pour les personnes à mobilité réduite. L’infirmier joue souvent un rôle central pour garantir sécurité et suivi, en particulier chez les personnes âgées.
Le prix du vaccin dépend du produit choisi et du contexte médical. Les vaccins inscrits au calendrier vaccinal sont couverts par l’Assurance maladie à condition de respecter les critères d’âge ou de santé. Pour le vaccin recombinant, la prise en charge s’applique aux profils éligibles, mais hors de ce cadre, l’intégralité du prix reste à votre charge : comptez environ 170 € par dose, soit près de 340 € pour le schéma complet, sans compter les honoraires pour l’injection.
Pour ceux qui ne rentrent pas dans les critères de remboursement, le paiement direct en pharmacie est possible sur présentation de l’ordonnance. Certaines complémentaires santé proposent un remboursement partiel, variable selon les contrats. L’injection par un infirmier coûte généralement entre 6,30 € et 8,50 €, elle aussi remboursée si le vaccin l’est. Avant de franchir le pas, une vérification auprès de l’Assurance maladie ou de votre mutuelle peut éviter les mauvaises surprises.
Questions fréquentes : âge recommandé, effets secondaires et conseils pratiques
À quel âge envisager la vaccination contre le zona ?
En France, la vaccination contre le zona est recommandée à partir de 65 ans, avec une fenêtre optimale jusqu’à 74 ans pour bénéficier d’une prise en charge par l’Assurance maladie. En dehors de cette tranche, la vaccination est possible mais reste à la charge du patient. Les personnes immunodéprimées relèvent de recommandations spécifiques, ajustées à leur situation. À noter : ce vaccin n’est pas proposé chez l’enfant, la femme enceinte ou avant 50 ans, sauf cas particulier décidé par un médecin.
Effets secondaires : que disent les données françaises ?
Les effets secondaires restent généralement modérés. Dans près d’un tiers des cas, on observe une réaction au point d’injection : rougeur, gonflement ou légère douleur. Une fièvre modérée, des courbatures ou un épisode de fatigue peuvent parfois survenir, surtout après la première dose du vaccin recombinant. Les effets graves sont rares et font l’objet d’une surveillance attentive par les autorités sanitaires.
Conseils pratiques pour la vaccination
Quelques repères simples permettent de sécuriser la démarche :
- Respectez le calendrier et l’intervalle recommandé entre les deux doses du vaccin recombinant (de deux à six mois).
- En cas de réaction inhabituelle, prévenez rapidement votre professionnel de santé.
- Il est possible de recevoir le vaccin contre le zona en même temps que celui de la grippe saisonnière, après accord médical.
- Avant de démarrer, vérifiez la compatibilité avec d’autres traitements ou maladies en cours.
La consultation médicale en amont reste le moment idéal pour discuter de vos antécédents, peser le rapport bénéfices/risques et organiser le suivi après la vaccination. Se prémunir contre le zona, c’est choisir de garder la main sur sa santé, même après 65 ans.


